Aïkido au SDC: un esprit sain dans un corps sain

Le lancement de l'initiation à l'aïkido au SDC au mois d'août dernier a rapidement suscité un vif intérêt auprès des enfants et ce, malgré les quelques réserves du personnel encadrant et de la communauté locale. Des doutes avaient en effet été élevés concernant le risque, engendré par ce nouveau programme d'activité, à accroître l'usage de la violence auprès des jeunes délinquants du centre – ce qui n'est nullement le cas, bien sûr. Habitués à la pratique du basket, les enfants ont rapidement apprécié cette nouvelle façon de prendre conscience et de valoriser son corps tout en veillant à stimuler l'esprit, élément incontournable à la pratique de cet art martial né au milieu du siècle dernier, à la croisée des chemins du ju-jitsu, du kenjutsu (art du sabre japonais) et de l'aikijutsu (art de l'harmonisation des énergies). Un esprit sain dans un corps sain, telles deux entités indissociables et complémentaires!

Semaines après semaines, un petit groupe d'une quinzaine d'enfants a été initié aux différentes techniques d'auto-défense par l'équipe de volontaires de Warriors For Peace [http://partners-bacolod.blogspot.com/2012/09/pour-une-meilleure-gestion-prevention.html], qui ont pris soin de s'assurer de la capacité des enfants à intégrer une approche non-violente, afin de minimiser les risques d'incident entre les jeunes mais aussi avec l'équipe encadrante.

Le financement des 12 matelas nécessaires à l'entraînement a été assuré par HOST-NGO, grâce au soutien de ses généreux donateurs. Afin de sensibiliser les enfants à la protection du matériel du centre, de les responsabiliser, mais aussi dans un souci d'économie de coûts, ces-derniers ont participé à la fabrication des matelas sous la direction de Kenneth L. Materum, volontaire de Warriors For Peace, aidé par un volontaire de HOST-NGO. Ils ont tous les deux assurés le bon déroulement des ateliers d'assemblage des plaques de contre-plaqué avec les couches de caoutchouc et d'isolant en polystyrène, le tous emballé dans une bâche en vinyle.

La fréquence de l'entraînement a été portée à deux séances par semaine au sein du SDC, dont la salle d'activité s'est transformée en Dojo grâce au nouvel équipement, et qui a permis la mise en place de routines telles qu'on les retrouve en Asie ou dans le reste du monde. La pratique de l'aïkido s'est accompagnée du visionnage de divers documentaires sur cet art martial. Ce programme a d'ores et déjà réussi à fidéliser certains de ses participants les plus impliqués, qui souhaitent même rejoindre un Dojo à leur sortie du SDC et seront aidés dans cette initiative par les volontaires de Warriors For Peace. Ce serait une belle récompense pour le travail patient et passionné, mené depuis de longues années par cette organisation locale, au service de la paix et du dialogue entre les communautés sur l'île de Negros.